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prétendent à une situation à laquelle ils ont autant de droit que vous.

Vous verrez quelle puissance d’action vous obtiendrez aussitôt, et contre l’ennemi qui assiége Paris et dévaste la France, et contre les traîtres qui s’apprêtent à livrer le pays pour recommencer leurs rapines et leurs brigandages.

Et pourquoi ne le feriez-vous pas !

Pourquoi continueriez-vous cet antagonisme d’intérêts, plus apparent que réel qui, divisant le pays en deux camps ennemis, entrave l’essor du mouvement commencé à la fin du siècle dernier et sans l’accomplissement duquel la France va cesser de vivre ?

La peur du socialisme, dites-vous.

Voilà le grand mot, et nous le savons de reste : vos journaux nous l’ont assez répété, surtout depuis deux ans.

Mais, écartant les solutions radicales, entrevues comme possibles et même désirables, dans un avenir encore assez éloigné probablement, en quoi, je vous prie, les réformes réclamées d’urgence par les travailleurs sont-elles de nature à vous tant effrayer, que vous puissiez leur préférer la perte, sans cela certaine, de notre pays ?

Ils réclament surtout le droit de s’associer, de se grouper pour débattre librement les contrats moyennant lesquels ils entendent à l’avenir prêter l’activité de leurs bras et de leur intelligence à votre outillage, que vous ne pouvez laisser inactif et par conséquent sans valeur. — Or, outre le caractère de stricte justice de cette prétention, est-ce que, de longtemps encore, vous ne serez pas dans des conditions de supériorité incontestable pour lutter contre ce que vous appelez si naïvement leurs exigences ?

Ils réclament la suppression des monopoles de crédit, de transports et d’échange ; est-ce que, plus qu’eux en-