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répondre au reproche qu’on faisait aux socialistes de ne jamais laisser la parole libre à leurs adversaires, les signataires de l’invitation offraient à leurs invités de laisser à leur disposition les trois quarts des places que pourrait contenir la salle où se tiendrait cette sorte de tournoi ; le quart seulement des places disponibles seraient distribuées par les convocateurs à leurs amis.

Cette invitation toute courtoise n’eut pas même les honneurs d’un refus de la part des députés auxquels elle était adressée.

Il était donc bien avéré, cette fois, que les républicains socialistes, c’est-à-dire ceux qui songeaient à autre chose qu’à de simples substitutions de personnes dans les échéances politiques qui s’approchaient, ne devaient compter sur aucun appui de la part même de ceux qui tant bien que mal représentaient l’idée républicaine, soit dans la presse, soit à la tribune.

Un député de Paris cependant, plus avisé, plus madré que les autres et dont la position comme candidat était d’ailleurs plus difficile à maintenir — la circonscription qu’il représentait comportant un grand nombre d’usines — M. Jules Simon, enfin, comprit qu’il ne pouvait se dispenser de se présenter quelques fois au moins dans les réunions populaires du faubourg Saint-Antoine, qui faisait partie de cette circonscription.

C’est alors que ce digne élève de Cousin s’en fut chez son « cher et honorable ami, le citoyen Budaille » porter ses protestations d’inaltérable amour pour « ses chers ouvriers, » et les assurer de la tendresse qu’il leur a vouée ; tendresse qui, à vingt années de distance et pour la seconde fois, s’est traduite en fusillades et en transportations sans jugement !

Les élections de 1869 arrivèrent enfin et malgré l’échec de quelques candidats socialistes qui ne s’étaient d’ailleurs portés que pour affirmer leurs principes sans nul espoir d’être nommés, le mouvement produit