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en résultèrent sont maintenant trop connus pour qu’il soit nécessaire d’y insister davantage.

Pour conjurer des désastres trop faciles à prévoir, les socialistes, dès le 5 septembre, tentèrent d’organiser une institution destinée à faire contrepoids à l’outrecuidance de nos gouvernants qui, se déclarant seuls chargés de la mission de sauver le pays, prétendaient seuls y suffire, se disant d’ailleurs prêts à accepter la responsabilité de leurs actes devant l’histoire. Amère et haïssable dérision !

Dès le 5 septembre, disons-nous, les socialistes avaient imaginé de créer vingt comités d’arrondissement qui, fous le titre de Comités républicains de vigilance, avaient pour mission de recueillir toutes les propositions et toutes les réclamations des citoyens, concernant la guerre et l’administration ; de surveiller et de contrôler les administrateurs dans leurs agissements afin de pouvoir signaler ceux d’entr’eux contre lesquels s’élèveraient de justes plaintes et en obtenir satisfaction.

Le nombre des membres composant les comités variait par arrondissement d’après l’importance numérique de ses habitants. — Enfin les vingt comités, par l’envoi de chacun quatre délégués, constituèrent le Comité central, dont le siége fut établi place de la Corderie du Temple, dans le local appartenant aux chambres syndicales ouvrières et à l’Internationale.

Les Comités de vigilance devaient être élus dans les réunions populaires de leur arrondissement respectif.

C’était, on le voit, une constitution non officielle de la Commune de Paris.

Les vingt Comités d’arrondissement et le Comité central qui les représentait étaient appelés à rendre de véritables services à la défense ainsi qu’à la cause républicaine socialiste, mais, par suite de vices originels, ils n’obtinrent jamais l’influence sans laquelle il n’est pas d’action sérieuse possible.