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bliques l’idée de substituer une organisation communale, c’est-à-dire le concours direct de toutes les énergies et de toutes les intelligences, à un gouvernement composé, sinon de traîtres, du moins d’incapables.

Une première tentative de substitution eut lieu le 8 octobre, mais faute d’entente sérieuse des chefs de bataillons de la garde nationale avec les comités d’arrondissement et le Comité central, cette tentative échoua complètement. Cet événement accentua pour la première fois la scission qui allait définitivement se produire entre le parti républicain-socialiste et l’Hôtel-de-Ville.

Tandis que les gens du Provisoire, préoccupés avant tout de sauvegarder leur pouvoir de circonstance et de le prolonger le plus possible, employaient tous leurs efforts à paralyser la défense qu’ils prétendaient être inutile, les socialistes au contraire et malgré qu’ils eussent témoigné de toute leur répulsion pour la guerre à son début, déclaraient, maintenant que le sol national était envahi, qu’il ne fallait laisser ni paix ni trêve à l’ennemi qu’il n’eût repassé le Rhin. Et pour obtenir ce résultat, les républicains-socialistes ne voyaient rien de plus sûr que d’associer le peuple tout entier à la défense et à l’administration des ressources de la cité, au moyen d’une représentation choisie dans son sein sous le nom de Commune.

Ce nom caractéristique de Commune eût indiqué seul au reste de la France que Paris n’entendait s’ingérer, au nom pourtant du salut commun, que dans ce qui se rapportait à sa défense propre, laissant le gouvernement s’occuper exclusivement des relations politiques du pays avec les puissances étrangères et de la réorganisation provisoire de l’administration départementale jusqu’à ce qu’il fût pourvu à celle-ci plus régulièrement, au moyen d’une représentation à déterminer par les départements eux-mêmes.

Les divers services de guerre et d’administration intérieure eussent été alors dirigés par des Commis-