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un voiage à faire en Gascogne pour le service du roy (ce pays-là ayant besoin de luy ou d’elle), elle se résolut que je n’irois pas sans elle. Et partants de Paris… dans peu de temps nous fusmes en Guyenne… » Le départ pour le Midi fut donc décidé au retour de l’entrevue d’Alençon.

La concordance est évidente. Il en est une autre du même ordre qui ne le paraîtra pas moins. Au cours de la même scène, quand Biron et Rosaline — ou Catherine dans l’édition in-4o — s’abordent pour la première fois, ces deux personnages se disent à tour de rôle : « N’ai-je pas naguère dansé avec vous en Brabant ? » À quoi Biron répond : « Je sais bien que oui », et Rosaline : « Alors, il était bien peu nécessaire de me poser cette question. » L’allusion est très claire ; elle peut être identifiée avec certitude. Il s’agit du voyage de Marguerite de Valois, reine de Navarre, aux eaux de Spa, en 1577, le même dont nous avons traité au début de la présente étude. Il précède de peu, comme on le voit, ceux d’Alençon et de Nérac, ce qui explique que la jeune dame d’honneur soit amenée pareillement à y faire allusion. Marguerite nous dit : « Mon frère s’en alloit… assiéger Issoire… et moyen Flandres[1] », et elle nomme alors tous les seigneurs et dames qui l’accompagnaient. Les stations furent marquées par des fêtes et des réceptions brillantes : festins, bals, etc. Les bals de Mons, de Namur et de Liège tiennent une place importante

  1. Marguerite dit encore ailleurs : « Pendant que j’allois en Flandre »… Une partie du Brabant faisait partie du diocèse de Liège, par ex. Louvain, chef-ville, etc.
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