Aller au contenu

Page:Legendre - Albani (Emma Lajeunesse), 1874.djvu/55

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 52 —

progressive ; on l’a compromis pour avoir voulu la lancer trop vite… »

« Ce rôle d’Amina elle l’a dit d’une façon assez pâle dans le premier acte et dans la finale du second si pathétique et si émouvant : en vérité, nous cherchions l’artiste, étonné de ne l’avoir pas encore rencontrée ; puis, par un changement bien inattendu, elle s’est affirmée dans l’adagio : Ah ! non credea mirarti ; mais avec une pureté, un charme, une délicatesse adorables. Le public a salué Melle Albani par des applaudissements unanimes. Oui, c’est bien là une véritable chanteuse ; mais il fallait donc nous le dire tout d’abord…… »

Plus tard, en parlant de l’exécution de Lucia di Lammermoor, M. Savigny, après avoir signalé les défauts qu’il a remarqués, ajoute :

« Quand cet instrument délicat parvient à se poser sur un andante, alors il fait merveille. La phrase est nettement dessinée, elle s’attaque sûrement et s’achève heureusement dans un sentiment vrai et juste. Cette voix qui a de l’émotion vous touche et vous émeut… »

Voici maintenant le sentiment de L’Univers Illustré. On verra qu’il est beaucoup moins sévère que celui de L’Illustration ; et rien ne saurait nous forcer à le croire moins autorisé :

« … L’important pour nous est de connaître sur quel titre se fonde sa réputation naissante, dans quel rang du firmament artistique il convient de la classer.