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Page:Legendre - Albani (Emma Lajeunesse), 1874.djvu/64

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pétris de feu et de passion, auraient pu à peine se monter à cette ardeur fiévreuse.

Chaque fois que parut Albani, dans la Somnambule, dans Rigoletto, dans Marta, dans Linda di Chamouni, ce fut le même triomphe, la même ovation. C’était un grand spectacle que cette fille des neiges du Canada réchauffant, embrasant ces habitants des glaces de la Russie : tant il est vrai que le génie n’a pas de patrie et que cette lumière éclatante s’allume aussi bien sous les latitudes boréales que dans les zones où le soleil verse ses plus chauds rayons. Ce fut toute une récolte de roubles, de couronnes et de pierres précieuses ; mais ce fut par-dessus tout une moisson de distinctions et d’honneurs, ces bijoux qui valent mieux que l’or, les fleurs et les diamants.

Toute l’Europe avait entendu les accents mélodieux du rossignol canadien, il était temps que l’Amérique eût sa part de la fête.