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Chapitre XI.

G USTAVE Laurens, était trop intéressé à revoir Ernestine pour ne pas profiter autant que possible des invitations de Maximus.

Quelques jours après sa première visite, il revint à Mont-Rouge dans l’après-midi et fut reçu au salon par Céleste et Ernestine. Maximus était absent.

Gustave fut charmant ; sa causerie pétillante de verve et d’esprit éblouit la vieille fille, et captiva son cœur.

Il faut remarquer que Céleste se laissait facilement captiver par un objet, pourvu que cet objet fût beau, jeune, et lui dît des choses agréables et flatteuses.

Il est singulier que toutes les vieilles filles et les vieux garçons s’attachent à se faire aimer par la fleur de la jeunesse qui contraste désagréablement avec leurs charmes décrépits ; et croient avec d’autant plus de facilité aux compliments flatteurs que ces compliments sont plus éloignés de la vérité.

D’un autre côté il n’est pas rare de voir des jeunes filles s’enthousiasmer pour des hommes d’un âge déjà mûr ; et se vexer d’un éloge qui n’est souvent que l’expression de la plus stricte vérité. Il est vrai que toute vérité n’est pas bonne à dire.

En causant avec Gustave, Ernestine se prenait à oublier beaucoup Pétrini.

Les femmes de tous les temps, d’ailleurs, ont toujours eu un faible pour le costume militaire, et la