Page:Legendre - Sabre et scalpel, 1872.djvu/77

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Chapitre XVIII.

DE son côté Gilles devint d’une pâleur extraordinaire et ferma les yeux comme pour chasser une vision.

Quand il les rouvrit, on avait emporté la personne évanouie dans un autre appartement où Céleste lui donnait ses soins.

C’était une femme belle encore et à laquelle ses cheveux blanc savant l’âge donnaient un air véritablement imposant.

Maximus que tout ce qui s’était passé avait profondément bouleversé, ne savait plus ce que cela voulait dire et tournait vers Laurens des yeux étonnés comme pour lui demander une explication.

C’est bien simple, dit Laurens, cette personne est la femme de Gilles Peyron qui l’a abandonnée il y a plus de quinze ans, en Angleterre, avec deux enfants, après lui avoir dévoré toute sa fortune. Et pourtant cet homme était sur le point peut-être de vous demander la main de votre sœur, que vous lui auriez accordée sans hésitation. Il est là, qu’il me démente, s’il l’ose.

Gilles baissait la tête et ne disait rien.

Il était alors dix heures et demie du soir.

Un des soldats se tenait près de Gilles pendant que les trois autres étaient dans le vestibule avec Kobus.

Il commence à se faire tard, dit Laurens, et les émotions de ce soir ont brisé un peu tout le monde ; nous ne pouvons pas nous mettre en route maintenant pour la caverne. Demain matin à cinq heures, je serai à vos ordres avec un renfort puissant et nous commencerons l’attaque à la Grâce de Dieu.

Je vous laisse ici ces quatre soldats en cas de besoin et pour garder le prisonnier.

Je ne demande que monsieur Kobus s’il veut bien m’aider.

Et maintenant, au revoir et ayez bonne confiance. Surtout veillez bien sur votre prisonnier.

Laurens salua et sortit accompagné de Kobus, après avoir donné ses ordres aux quatre soldats.

Duroquois se retira à son tour promettant d’être sur pied de bonne heure et Maximus resta seul livré à ses réflexions.

Pendant que les soldats faisaient descendre Gilles dans une des chambres du rez-de-chaussée en arrière, Maximus se rendit auprès de l’étrangère que Céleste avait fait revenir à elle.

Il y trouva le père Chagru et François qui lui demandait leurs soins.