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Page:Legouvé - Dernier travail, derniers souvenirs, 1898.djvu/149

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pas seulement une cérémonie religieuse... c’est une bataille qu’il va livrer dans le temple, c’est le sang qui va couler à flots sur les saints parvis ! Où sont ses soldats ? Quels combattants va-t-il opposer à l’armée d’Athalie ! Il nous le dit lui-même, en jetant un coup d’œil plein de tristesse sur les lévites qui l’entourent.

 
Voilà donc quels vengeurs s’arment pour ta querelle,
Des femmes, des enfants, ô sagesse éternelle !
Mais, si tu les soutiens, qui peut les ébranler ?
Du tombeau, quand tu veux, tu peux nous rappeler ;
Tu frappes et guéris, tu perds et ressuscites !


A ce mot... saisi soudain par l’idée de la toute-puissance de l’Éternel, l’esprit divin s’empare de lui. Semblable au prophète Ézéchiel, s’écriant : adducite plasten, apportez la lyre ! Il dit à ses lévites :

 
Lévites, de vos sons prêtez-moi les accords !


Et, sous l’empire de cette harmonie vocale et orchestrale, jaillissent de ses lèvres ces admirables premiers vers qui éclatent comme un tuba mirum.

 
Cieux, écoutez ma voix ; terre prête l’oreille ;
Ne dit plus, ô Jacob, que le Seigneur sommeille,
Pêcheurs, disparaissez : le Seigneur se réveille.