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Page:Legouvé - Dernier travail, derniers souvenirs, 1898.djvu/167

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résoudre à l’inaction, il se tourne vers la diplomatie ; il écrit directement au roi pour demander un poste aux affaires étrangères. Il ne craint pas l’alléguer « son habileté à manier les esprits, son art de tout pénétrer et de rester impénétrable. » Oh ! ce n’est pas un modeste ! Mais Voltaire n’a-t-il pas écrit au ministre Ancelot : « Sachez votre Vauvenargues comme vous savez votre Démosthène. » Les hommes dont on parle de cette sorte ont autre chose à faire que d’être modestes ; ils ont à se produire, non par orgueil, mais dans l’intérêt même de leur pays. Repoussé de la diplomatie comme de la guerre, Vauvenargues tombe d’abord dans un découragement irrité, et il se venge par cette fière maxime :

« Si un homme est né avec l’âme haute, s’il est laborieux, sans bassesse, d’un esprit profond et caché, j’ose dire qu’il ne lui manque rien pour être négligé des grands et des gens en place, qui ne craignent rien tant que les hommes qu’ils ne pourraient pas dominer. »

Voilà le Vauvenargues que nous révèle l’étude nouvelle de sa biographie.

Voyons celui que nous fait connaître la lecture de ses œuvres complètes.