l’aspect d’un arbre penché vers la terre et traînant ses rameaux dans la poussière, les ruines méprisées d’un vieux bâtiment, la pâleur d’une fleur qui tombe et qui se flétrit, enfin, toutes les images du malheur des hommes réveillent la pitié d’une âme tendre, contristent le cœur et plongent l’esprit dans une rêverie attendrissante. »
Ne croit-on pas lire un passage de Lamartine ?
Enfin, une dernière citation, empruntée à la correspondance découverte par L. Gilbert, nous montrera que l’activité fiévreuse de Vauvenargues, que son ambition s’appelle dévouement, esprit de sacrifice, désir de s’immoler.
Il a trente ans, il touche à sa fin. Il loge à Paris, dans une chambre absolument misérable d’un petit hôtel de la rue du Paon. Sa pauvreté confine à la misère. Il est atteint d’une maladie de poitrine incurable. Il crache le sang ; ses yeux sont à demi perdus, par suite de la petite vérole. Tout à coup, il apprend que la Provence est envahie par les Impériaux. Il se soulève sur son lit de torture. Il prend la plume et écrit à son ami le marquis de Saint-Vincens :
« J’ai besoin de votre amitié, mon cher