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Page:Legouvé - Dernier travail, derniers souvenirs, 1898.djvu/206

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Deux mois après, le 7 octobre, un groupe de députés bonapartistes demanda à la Chambre la translation, sous la Colonne, des restes de l’Empereur. Des questions de politique étrangère, des difficultés de diplomatie, et peut-être aussi quelques prévisions justement craintives, déterminèrent le refus de la Chambre qui passa à l’ordre du jour.

Victor Hugo répondit à ce refus par une ode à la Colonne, qui était en même temps une iambe :

 
Oh ! quand tu bâtissais de ta main colossale
Pour ton trône appuyé sur l’Europe vassale
Ce pilier souverain,
Ce bronze devant qui tout n’est que poudre et sable,
Sublime monument, deux fois impérissable,
Fait de gloire et d’airain,

Oh ! qui t’eût dit alors, à ce faîte sublime,
Tandis que tu rêvais sous ce trophée opime
Un avenir si beau,
Qu’un jour à cet affront il te faudrait descendre,
Que trois cents avocats oseraient à ta cendre
Chicaner ce tombeau !


Toute la jeunesse récitait cette ode avec enthousiasme : « Chicaner ce tombeau » nous semblait sublime.

En vain Auguste Barbier répondit-il par ses strophes sur « le Corse aux cheveux plats ». On