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Page:Legouvé - Dernier travail, derniers souvenirs, 1898.djvu/350

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s’étage et brille un groupe de poètes, bien autrement dignes que les artistes du XVIe siècles, du beau nom de Pléiade. Autant d’individus, autant d’individualités. A. de Musset, de Vigny, Béranger, Casimir Delavigne, Th. Gautier, Auguste Barbier, Leconte de l’Isle ― je ne parle que des morts- ont leur génie à eux, leur gloire à eux. Ils comptent, autour de ces deux astres de première grandeur, comme autant d’étoiles fixes ; ils font du Signe des deux Gémeaux, une constellation.

N’y a-t-il pas là un phénomène littéraire bien extraordinaire ? Où en trouver un second exemple ? Où ? Dans le XIXe siècle lui-même. Oui ! le XIXe siècle nous offre, trois fois encore, dans trois autres genres de travaux différents, le Roman, l’Histoire et la Science, ce même sujet d’étonnement et d’admiration : la création d’une grande école, avec une foule de créateurs.

Un coup d’œil comparatif, jeté sur les deux siècles précédents, expliquera ma pensée.

Je commence par le Roman.

* * *

Qu’à été le Roman au XVIIe siècle ? Rien, car une seule œuvre a survécu : la Princesse de