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Page:Legouvé - Dernier travail, derniers souvenirs, 1898.djvu/353

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pas besoin d’être définis, et Mérimée, déjà classique, pour avoir le droit de dire que, pendant soixante ans, le Roman a jeté dans notre littérature un éclat d’imagination incomparable et qui dure encore. Je n’en veux pour preuve que les obsèques d’A. Daudet. Cette cérémonie funèbre a ressemblé à un triomphe. Tombé la plume à la main, A. Daudet est passé tout à coup de la renommée à la gloire. Il a été acclamé autant que pleuré. Pourquoi ? Parce que cette acclamation a été en même temps une protestation ! Une protestation contre cette littérature fuligineuse et délétère qui a, trop longtemps, sali les livres et les cœurs. On n’en veut plus. Qu’est-ce que l’immense et légitime succès de Cyrano de Bergerac ? Encore une protestation, et ce qu’on a salué avec tant d’enthousiasme dans Alphonse Daudet c’est le dernier représentant de l’École du Roman moderne, tel que l’ont créé nos maîtres du XIXe siècle, c’est-à-dire l’École du charme, de l’invention, de l’émotion, de la lumière, de l’esprit français.

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Après le Roman, l’Histoire. Quatre chefs-d’œuvre la représentent au XVIIe siècle. D’abord, cet