Page:Legouvé - Dernier travail, derniers souvenirs, 1898.djvu/79

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pas à l’instruction publiques, elles les lui prêtent. S’agit-il des cours de Sorbonne ou autres ? Les mères assistent aux leçons avec leurs filles, prennent des notes pour elles et avec elles. S’agit-il des lycées ? Les mères les y conduisent ou les y font conduire chaque matin, mais les reprennent à quatre heures et réalisent ainsi l’alliance si désirable de l’éducation publique et de l’éducation de famille. De là, entre les mères et les filles, une union que le temps n’altère pas, que le mariage ne rompt pas, que la vieillesse n’affaiblit pas, et qui mêle si étroitement ces deux existences qu’elles n’en font plus qu’une. Dieu me garde de nier les affections de famille d’autrefois ! Les mères aimaient tout autant leurs filles qu’aujourd’hui, mais autrement ; il n’y avait pas dans l’ancien monde ce qui se rencontre si souvent dans le nôtre : des mères et des filles amies intimes.

Quel est le point de départ de tous ces progrès ? La parole de Rousseau. Le croirait-on ? Depuis vingt-cinq ans, cette parole a acquis une valeur et une autorité encore plus considérables. Depuis vingt-cinq ans, le nombre des jeunes femmes, nourrissant leurs enfants, a plus que doublé. Un auxiliaire inattendu a pris