Page:Legouvé - Soixante ans de souvenirs, 1886.djvu/197

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Après la rage, le tremblement. L’esclave qui l’a suivi dans ce caveau, est allé chercher des nouvelles au dehors. Il rapport l’arrêt du sénat.

NÉRON (lisant)
…Décret du sénat qui condamne Néron.
Je ne puis achever, je n’y vois plus qu’à peine.
(à l’esclave :)
De Néron condamné lis-moi quelle est la peine !

L’ESCLAVE
Affreuse ! La loi veut qu’expirant par degré,
Vous tombiez sous le fouet, sanglant et déchiré.

NÉRON
Dieux ! mille morts dans une ! Effroyable supplice !
Est-ce là le trépas qu’il faut que je subisse ?

L’ESCLAVE
. . . . . . . . . . . . . . .
…Le sénat partout vous fait chercher.
Des soldats…

NÉRON (éperdu)
                …Ah ! par grâce, empêche d’approcher !
Que je dispose au moins de mon heure suprême !
(il tire son poignard.)
Un poignard !… Voilà donc dans sa chute profonde
Ce qui reste à Néron de l’empire du monde !
Il est plus d’un proscrit qui ne l’a pas, encor !…
Ah, sachons profiter de ce dernier trésor !
Je l’ai ! Je suis armé !… Frappons-nous… Oh ! je n’ose !
. . . . . . . . . . . . . . .