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CHAPITRE III

L’ACADÉMIE EN 1829




MON PRIX DE POÉSIE


1829 et 1830 ne sont pas seulement deux années qui se suivent, deux sœurs dont l’aînée est en avance de douze mois sur la cadette : c’est une mère et une fille. L’une a engendré l’autre ; l’une a préparé l’autre. En 1829 on est en pleine lutte ; en 1830 on est en pleine victoire : victoire double, car il s’agit d’une double révolution, révolution politique et révolution littéraire. D’un côté les libéraux contre les royalistes, de l’autre les romantiques contre les classiques. Un tel mouvement eut forcément son contre-coup dans l’Académie. Elle se divisa, en effet, en deux partis, on pourrait dire en deux camps. Mais, le fait curieux, c’est que presque tous les académiciens se trouvèrent à la fois révolutionnaires et réactionnaires, les libéraux étant classiques et les romantiques royalistes. Il suffira