Page:Legouvé - Soixante ans de souvenirs, 1886.djvu/750

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délicatesse vis-à-vis de Goubaux. Une heure après, la dette était payée ; je me hâte d’ajouter qu’un an plus tard, le prêt était remboursé.

Mais ce n’était là qu’un atermoiement, et quelques temps après, lorsqu’il fut à bout de force, et de ressources, il songea à faire un suprême appel à la reconnaissance publique. Cet appel, c’est moi qu’il chargea de le rédiger. Personne, plus que moi, n’était donc en mesure de présenter à ce public, revenu de son injustice, un Lamartine vrai. Je n’avais qu’à me souvenir. Le succès de la représentation fut si vif, qu’on la recommença tout entière, huit jours après. Les paroles que je prononçai eurent leur part dans ce succès. Les journaux les citèrent avec éloges, et un des maîtres de la critique contemporaine, M. Cuvillier-Fleury, leur consacra un article, plein de cette verve chaleureuse dont il avait le secret.

Voici ces pages. Je les reproduis ici comme un de mes plus chers souvenirs. Leur date ajoutera, je crois, à leur intérêt.


I

Lamartine