débuts dans un solo qui consiste à tenir une note au milieu d’un chœur ; ni de père d’une jeune fille du monde, tout rayonnant de faire entendre le morceau de piano que la chaste enfant pioche depuis une année ; ni de grande mondaine qui se croit de la voix, du souffle, de la méthode et du sentiment ; ni de cocotte qui veuille passer artiste et à laquelle vous avez quelque reconnaissance de cœur pour certains services rendus ; ni l’épouse légitime, la maîtresse ou la sœur de votre meilleur ami ; ni aucun homme qui touche à aucune femme, ni aucune femme qui touche à aucun homme.
Quel est l’aspect des malheureux qui souffrent au concert ?
Ils paraissent plongés dans une sorte de somnolence physique et morale qui fait peine à voir. Leur état d’abrutissement semble sans remède. Cependant, à la sortie, le grand air les rétablit assez vite. Au bout de quelque temps, ils ont repris presque complètement l’usage de leur intelligence.
N’y en a-t-il pas qui sont plus cruellement atteints ?
Oui, il y en a qui sont plus cruellement atteints. Ceux-là sont des inconscients. Ils ne se rendent pas compte de leur triste situation : leurs yeux brillent d’un éclat extraordinaire pendant « l’exécution » ; ils ont des gestes d’admiration incohérents, poussent des soupirs de jouissance étrange ; frappent, comme des hallucinés, leurs mains l’une contre l’autre ; parlent avec enthousiasme à leurs voisins, qu’ils n’ont jamais vus, et donnent toutes les marques d’un fâcheux dérangement d’esprit.
Que signifient ces paroles : « La musique adoucit les mœurs ? »
Ces paroles sont sans aucune signification.
Que faut-il faire en se couchant ?
Il faut se déshabiller modestement et recommander à Dieu ses amis et ses ennemis qui sont au Concert.
Ainsi soit-il.
Un beau jour, X… m’engagea vivement à aller avec lui, le dimanche soir, à Bougival, me disant que ce devait être « un coin de Paris » très intéressant pour les études psychologiques que j’avais entreprises. Je me suis facilement laissé convaincre. S’il vous agrée, lectrice bénévole qui m’avez suivi jusqu’ici, de lire mes notes de voyage, je vous