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que si l'on prend d'une part la somme de toutes les vitesses du corps A pendant son elevation a la hauteur d'un pied, et de l’autre celle de toutes les vilesses du corps B pendant son elevation.a la hauteur de 4 pieds, et qu'on les multiplie par la masse de ces corps, on aura de part et d'autre des quantités de mouvement egales. De sorte qu'il sera vrai de dire en ce sens avec les Carlesiens que la mesme force qui se consomme pour elever le corps A à la hauteur d'un pied, se consomme aussi pour elever le corps B à la hauteur de 4 pieds. Enfin il me semble que pour eviter de plus longues disputes on pouroit decider la question par une experience facile. Il faudroit laisser tomber le corps A de 4 # d’un pied de haut sur le bras d'une balance ou levier dont l'autre bras seroit chargé d'un poids appuyé sur un plan horizontal, et qui doit estre tel que le corps A par sa chûte le puisse soulever. On laisseroit tomber ensuite le corps B de 1 # de 4 pieds de haut et on examineroit soigneusement s'il auroit la force de soulever le poids. Pour moi je suis persuadé qu'il ne le pouroit soulever qu'en tombant de 16 pieds. Ce qui feroit voir clairement que le corps A en lombant d'un pied et le corps B en tombant de 16, auroient aquis precisemneunt la mesime force, puisqu'ils produiroient alors le mesme efflet, Je suis tres verjtablement, Monsieur, vôtre tres bumble et res obeissant scrviteur etc.

A Paris ce 15e juin (1693).

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VIII.
Leibniz an de l'Hospital.

Je suis bien aise, Monsieur, que ma maniere de calculer par nombres au lieu de lettres ne vous a point deplu. Chez moy c'est une des meilleurs ouvertures en Analyse. Ce que j'ay pensé pour la caracteristique qui peindroit les machines sans emplover des figures, n'est qu'une suite de la caracteristique de la siluation. Je ne sçaurois deviner qui vous en peut avoir informé. Car je n'en ay gueres parlé, sçachant que la chose ne sçauroit paroistre vraisemblable.