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Page:Leibniz-en.francais-Gerhardt.Math.1a7.djvu/374

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je m’y explique autrement que dans le mémoire que le Journal de Trévoux a rendu public. Je reconnois d’avoir dit quelque chose de plus dans ma lettre, aussi estoit-il necessaire, car il s’agissoit d’éclaircir le mémoire, mais je ne crois pas qu’il y ait de l’opposition. Si ce Pere en trouve et me la fait connoistre, je tacheray de la lever. Au moins n’y avoit il pas la moindre chose qui dût faire juger que j’entendois une quantité très petite à la vérité, mais tousjours fixe et déterminée. Au reste j’avois écrit il y a déjà quelques années à M. Bernoulli de Groningue que les infinis et infiniment petits pourraient estre pris pour des fictions, semblables aux racines imaginaires, sans que cela dût faire tort à nostre calcul, ces fictions estant utiles et fondées en réalité.

S’il est encor temps, je vous supplie d’y faire changer dans la lettre deux endroits que je trouve le meriter en relisant la minute. C’est qu’en parlant des lemmes des incomparables mis dans les Actes de Leipzic, et des grandeurs qui n’entrent point en ligne de compte, il falloit dire : les unes (et non pas les uns) au prix des autres. Et un peu apres, je m’apperçois d’avoir employé puisque deux fois, trop près l’une de l’autre, et vous supplie de changer le second en : d’autant[1].

Je vous supplie aussi de faire mes complimens par occasion à M. l’Abbé Bignon, à M. le Marquis de l’Hôspital, et à M. de Fontenelle. J’auray l’honneur de leur écrire, mais ne voulant pas les importuner de lettres inutiles, j’attends que je puisse leur mander quelque chose. Cependant vous m’obligerés, Monsieur, si vous me faites part de quelques nouvelles literaires mathématiques, cela se peut par la voye de M. le resident Brosseau. Je m’imagine que vous pousserés entre autres vos recherches sur les lignes physiques qui viennent du mouvement de la pesanteur ou attraction composé avec l’impétuosité conçue d’ailleurs, et que vous aurés déterminé la loy des lignes planetiques de M. Cassini, où il seroit à propos d’examiner ce qui arrive quand il y a plus d’un centre d’attraction, car il est apparent que les planetes agissent l’une sur l’autre. M. Gregory publie à Oxfort un système d’Astronomie fondé sur les attractions, je crois voir par l’index capitum qu’on m’a envoyé, qu’il considere une double Action celle du

  1. Beide Aenderungen sind in dem obigen Briefe geschehen.