Page:Leibniz - Die philosophischen Schriften hg. Gerhardt Band 1.djvu/346

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de meditations profondes pour achcver celte demonstration. Mais quelcun me dira : Je conois le plus parfait de tous les estres, parce que je concois mon imperfection et celle des autres estres imparfaits, quoyque plus parfaits peutestre que moy ; ce que je ne saurois sans savoir ce que cVst que Festre absolument parfait. Mais ceia nest pas encor asss convainquanty car je puis juger que le binaire n’est pas un nombre infinimeot parfait, parce que jay ou puis appercevoir dans mon esprit Tidee d’un autrc noDibre plus parfait que luy et encor d’un autre plus parfait que celuycy. Mais apres tout je n’ay pas pour cela aucune ide du nombre infini, quoyque je voye bien que je puis tousjours trouver un nombre plus grand qu’un nombre donne, quel qu’il puisse estre.[1]

La distinction de Tarne et du corps nest pas encor prouve entierement. Car puisque vous avou6s que nous ne concevons pas distinctement ce que cest que la pensee, il ne suffit pas que nous pouvons douter de Fexistence de rtendue (c’est à dire de celle que nous concevons distinctement) sans pouvoir douter de la pensee ; cela, dis JO ; ne suffit pas pour conclure jusq’ oü va la distinction de ce qui est ötendu et de ce qui pense, paixe quon peut dire que cest peutestre nostre ignorance qui les distingue, et que la pens renferme Ttendue d’une maniere qui nous est inconnue.

Cependant je suis persuad6 de toutes les verites susdites, *non obstant rimperfection des preuves ordinaires, à la place des quelles je croy de pouvoir donner des demonstrations rigoureuses. Gomme j’ay commence a mediter lorsque je n’estois pas encor imbu des opinions Cartesiennes, cela m’a fait entrer dans Tinterieur des cboses par une autre porte et decouvrir des nouveaux pays, comme les estrangers qui fönt le tour de France suivant la trace de ceux qui les ont preceds, n’apprennent presque rien dWtraordinaire, à moins quils soyent fort exacts ou fort heureux ; mais celuy qui prend un chemin de travers, mmes au hazard de s6garer, pourra plus aisment rencontrer des choses inconnues aux autres voyageurs.

Vous m’av6s rejoui en mapprenant le parfait retablissement de la sante de Mens. Arnaud. Dieu veuiile quUl en jouisse encor longtempsl car oü trouverions nous une personne qui luy ressemble ? Je vous supplie de Fasseurer de mes respects. Si M. des Billeltes est à Pans, et si vous le voyez,

  1. Im Original findet sich folgende Randbemerkung Leibnizenz: Perfectionem summam tamen absolute concipio, alioqui non possem applicare ad numerum, ubi frustra applicatur.