Page:Leibniz - Die philosophischen Schriften hg. Gerhardt Band 1.djvu/406

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seroient que des phenomnes : cest ce que Platon a bien reconnu à mon avis. Et il me semble que jentrevoy quelque chose dy conforme dans vos pensdes, pag. 59. de vostre diseours sur le sentiment de S. Äugustin touchanl les Academiciens. sJe prouve mesme que Testendue, la figure et le niouvement enferment quelque chose d’imaginaire et dapparent, et quoyquon les concoive plus distinctement que la couleur ou la chalcur, neantmoins, quand on pousse Tanalyse aussi loin que j’ay fait, on trouve que ces notions ont encor quelque chose de confus, et que, sans supposer quelque substance qui consiste en quelque autre chose, elies seroient aussi imaginaires que les qualit sensibles, ou que les songes bien reglos. Car par le mouvement en luy mme, on ne sauroit determiner à quel sujet il appartient ; et je tiens pour demonstrable qu’il ny a nulle figure exacte dans les corps. Platon avoit reoonnu quelque chose de tout cela, mais il ne pouvoit sortir des doutes. Cest quen son terops la Geometrie et l’Analyse nWoient pas assez avances. Aristote aussi a connu la necessit6 de mettre quelquautre chose dans les corps que Testendue, mais nayant pas sceu le mystre de la duree des substances, il a crü des veritables generations et corruptions, ce qui luy a renvers6 toutes ces idees. Les Pythagoriciens ont envelopp la verite par leur metempsychoses, au Heu de concevoir les trmisformations dun mme animal, ils ont crii ou du moins debit les passages dune ame d’un animal dans Fautre, ce qui n’est rieu dire.] Mais ces sortes de considerations ne sont pas propres à estre veues de tout le monde, et le vulgaire ny S9auroit rien comprehdre avant que davoir l’esprit prepare.

Monsieur Tschirnhaus esloit autrefois bien plus Cartesien qu1l n’est à present ; mais jay contribu6 quelque chose à le desabuser, et je luy ay fait voir quon ne sauroit fonder sur aucun raisonnement, avant que de scavoir si la notion est possible, en quoy M. Des Gartes a manqu ; aussi la conception pretendue claire et distincte est sujette à bien d’illusions. Gependant il ne faut pas simaginer que nous puissions tousjours pousser Tanalyse à bout jusquaux pcemiers possibles, aussi .ne Test-il pas necessaire pour la science. Il est vray quen ce cas eile seroit accomplie. Gependant il y a quantit de bonnes penses dans le livre de M. Tschirnhaus ; sa maniöre de concevoir des foyers qui soyent des lignes au lieu de points, est une belle invention ; mais il y a quelques particularites et des consequences oü • je tiens qu’il va trop viste. Car il croit de pouvoir determiner aisement le nombre de toutes les courbes de chaque degré, ce que je say de ne