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Page:Leibniz - Die philosophischen Schriften hg. Gerhardt Band 1.djvu/425

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sus eripi, a quibus nusquam dictum sit, aut colorem, aut saporem, aut sonum nulluni esse ; sed etc. Outre cela on voit aussi parle mesme fragment que les Academiciens ne doutoient point de ce qui estoit connu immediatement ou aperceu par luy mesme : Propterea quod nihil falsi cognitum et perceptum esse possit. D’oü il s’ensuit necessairement que ce qui est connu immediatement ou aperceu est tousjours vray, et ne doit point estre revoqu en doute.

Outre cela jay fait voir encore que les Academiciens nayant rien ecrit, on en juge vulgairement sur le raport de leurs Adversaires, qui esloient les Stoiciens, lesqueis avoient coutume de dire que nos Philosopbes renversoient toutes les sciences parce quHls ne vouloient pas reconnoistre la certitude des sens. Pour ce qui est des propositions negatives que Ciceron attribu aux Academiciens, outre que je les ay interpretees suivant leurs principes, on peut encore observer quil les attribuà aussi à Democrite, à Platon et à plusieurs autres Anciens que l'on scait constamment n’avoir point douté de toutes choses.

Quant à ce qui regarde vostre Axiome Natura non agit saltatim, je vous avou6, Monsieur, que j’aurois eu pene à concevoir là dessus vostre sentiment, sll ne m’estoit tomb entre les mains deux traitez, Tun De motu concreto, et Tautre De motu abstracto, que vous avez adressez aux deux plus fameuses Academies de FEurope. 11 n’est pas necessaire de vous dire icy combien j’estime ces traitez, et quel a est6 le plaisir que jay eu d’y voir en tr6s peu destendue de riches et belies explications des plus considerables phenomenes de la nature. Mais cependant javouà que je ne comprends pas comment vous admettez des divisibles et des indivisibles tout ensemble : car cela redouble la difficult et ne rsoud point la question. En effet, pour ajuster les parties du tems avec Celles de Tespace que les mobiles parcourent, il faut que Tindivisibilitö ou la divisibilit se rencontre de part et dautre. Car si un instant, par exemple, estant suppos indivisible, correspond neanmoins à un point divisible, la premiere partie de ce point sera parcouruö lorsque l'instant ne sera encore pass qu’à demi ; et cela estant, il faudra bien que cet instant seil partageable, puisquil sera pass6 à moiti, avant que son autre partie le seit actuellement. La mesme chose se dira au sujet d*un point indivisible par raport à un instant qui peut estre partage. Mais d’autre part, si Ton suppose que les instants et les points soient egalement indivisibles, on ne pourra resoudre la diffi-