Page:Leibniz - Die philosophischen Schriften hg. Gerhardt Band 2.djvu/133

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

120 îlcllmlg an ilmaulb.

je n’y trouve pas plus de difficulté qu’à l’égard de l’homme, où l’on demeure d’accord de tout cela. Les difficultés qu’on se fait en ces matières viennent entre autres, qu’on n’a pas communément une notion assez distincte du tout et de la partie, qui dans le fonds n’est autre chose qu’un requisit immédiat du tout, et en quelque façon homogene. Ainsi des parties peuvent constituer un tout, soit qu’il ait ou qu’il n’ait point une unité veritable. Il est vray que le tout qui a une véritable unité, peut demeurer le même individu à la rigueur, bien qu’il perde ou gagne des parties, comme nous experimentons en nous mêmes ; ainsi les parties ne sont des requisits immediats que pro ’tempore. Mais si on entendoit par le terme de matière quelque chose qui soit tousjours essentiel a la même substance, on pourroit au sens de quelques Scholastiques entendre par-la la puissance passive primitive d’une substance, et en ce sens la matière ne seroit point étendue ny divisible, bien qu’elle seroit le principe de la divisibilité ou de ce qui en revient à la substance. Mais je ne veux pas disputer de l’usage des termes.]

3. Vous objectés que je n’admets point de formes substantielles que dans le corps animé (ce que je ne me souviens pourtant pas d’avoir dit) ; or tous les corps organisés estant plura en tia, par conséquent les formes ou ames bien loin d’en faire un estre, demandent plustost plusieurs estres à fin que les corps puissent estreanimés. Je reponds que supposant qu’il y a une ame ou Entelechie dans les bestes ou autres substances corporelles, il en faut raisonner en ce point comme nous raisonnons tous de l’homme, qui est un estre doué d’une véritable unité, que son ame luy donne, non obstant que la masse de son corps est divisée en organes, vases, humeurs, esprits ; et que les parties sont pleines sans doute d’une infinité d’autres substances corporelles douées de leur propres Entelechies. Comme cette 3“’° objection convient en substance avec la précédente, cette solution y servira aussi.

" 4. Vous jugés que c’est sans fondement, qu’on donne une ame aux bestes, et vous croyés que s’il y en avoit, elle seroit un esprit, c’est à dire une substance qui pense, puisque nous ne connoissons que les corps et les esprits, et n’avons aucune idée d’une autre substance. Or de dire qu’une huistre pense, qu’un vers pense, c’est ce qu’on a peine à croire. Cette objection regarde également tous ceux qui ne sont pas Cartesiens ; mais outre qu’il laut croire, que ce n’est pas tout à fait sans raison, que