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Newton, dispute avec moy pour son Maitre, et Madame la Princesse de Galles a la bonté de prendre connoissance de notre dispute. Je luy envoyay dernièrement une démonstration que l’Espace, qui est idolum tribus de plusieurs, comme parle Verulamius, n’est plus une Substance, ny un Etre absolu, mais un ordre comme le temps. C’est pour cela que les Anciens ont eu raison d’appeler l’Espace hors du monde, c’est à dire l’Espace sans le corps, imaginaire. Je crois que M. l’Abbé Conti prend connoissance de notre Dispute, et en a communication, quoyqu’il ne me dise plus rien depuis ce que vous m’avés envoyé de sa part. Jusqu’icy on n’a pas bien vu les conséquences de ce.grand principe que rien n’arrive sans une raison suffisante, et il s’ensuit entre autres, que l’Espace n’est pas un Etre absolu.

Je suis fort content que M. l’Abbé Conti estime M. Newton, et en pro6te : et comme il ne me connoit gueres, je ne serois point surpris s’il panchoit plus de son coté ; mais je serois fâché qu’il eût fait quelque chose à mon égard, à quoy j’aurois eu sujet de ne me point attendre. Je l’avois prié de proposer un Probleme sans me nommer ; je crois qu’il l’aura oublié. Mais la resolution en certains cas particuliers, comme en Coniques, n’est rien ; je n’en avois parlé que pour faire entendre le Probleme en general. Le fils de M. Bernoulli, jeune garçon de grande esperance, l’a bien résolu dans un cas particulier des Coniques. Mais M. Bernoulli en a donné une solution generale, et c’est là où l’on attend ceux qui se vantent de mieux savoir le calcul des différences, que M. Bernoulli et mes amis en France. M. l’Abbé Yarignon m’a fait un detail de l’audience que l’Académie des Sciences a eue de Monsieur le Regent, et cela m’a charmé. De ce beau début ne peuvent suivre que des conséquences belles, et même importantes pour le bien general.

Je suis bien aise, Monsieur, que vous soyés ami de Milord Stairs, et vous m’obligerés en luy marquant mes respects, quoyque je luy sois inconnu. Je suis bien assuré que le vrai interest de la France, et de Monsieur le Regent est tel que vous dites, et je ne voudrois pas que des pointillés portassent les gens à s’en ecarter. Je suis même persuadé que dans l’etat present des choses, le feu Roy, s’il vivoit encore, y penseroit plus d’une fois, avant que de s’écarter de la Paix d’Utrecht, sur tout après la Suède bannie de notre Continent. Car toute l’Allemagne a maintenant les mains libres pour secourir l’Angleterre et la Hollande, qui ne manque-