Page:Leibniz - Die philosophischen Schriften hg. Gerhardt Band 3.djvu/79

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et même dommageable de publier par rapport à des profanes, qui sont incapables d’en juger, et fort capables de la prendre de travers. Monsieur Ancillon, le juge, me dit que vous médités un nouveau vo¬ lume, par manière d’appendix de vostre grand et beau Dictionnaire: tant mieux 1 Je n’ay pas encor pû voir le livre du Pere Lami, Bénédictin, do la connaissance de soy même; et je ne say pas mêmes, s’il en a bien ou mal usé à mon égard, ou plustost à l’égard de la vérité, c’est à dire, s’il a chicané, ou s’il a fait paroistre un désir sincere de la trouver; ce¬ pendant je présumé tousjours le meilleur. 11 semble, que vous luy attri¬ bués, Monsieur, l’appellation d’Harmonie Préétablie; j’en suis fort content, et ce n’est qu’à cause de la particularité suivante, que je vous diray, que je l’a vois donné moy même à mon Hypothese, dans un papier que j’avois fait tenir à M. le President Cousin pour son Journal, où je m’estois prévalu du rapport que ce même Journal avait fait de la pre¬ mière édition du livre de ce Pere, et de l’aveu qu’il faisoit que l’union de l’ame et du corps, de la maniéré qu’il la soutient avec les nouveaux Cartésiens, est quelque chose de surnaturel. Je m’imagine que ce papier, qui n’a pas esté publié que je sache, aura esté communiqué au Pere Lami, et aura donné occasion à ce qu’il dit sur mon Systeme dans la se¬ conde édition. Je ne say, Monsieur, si vous connaissés quelque autre, qui ait fait des reflexions sur mon hypothèse. Monsieur do Volder en fait de diffe¬ rentes des vostres. 11 demande, si les simples impétuosités, qui sont dans la matière, ne pourraient suffire sans les entelechies primitives. Mais nous perdrions ainsi les Unités de substance, sans lesquelles, c’est à dire, sans les choses simples, les compositions et resullats no seraient rien. 11 y aurait aussi des modifications, sans aucun sujet substantiel modificable; car ce qui n’est que passif, ne saurait avoir des modifications actives; la modification, bien loin d’adjoulor quelque perfection, ne pouvant estre qu^une restriction ou limitation variable, et par conséquent ne pouvant point exceder la perfection du sujet. Pour ne point toucher à present à bien d’autres raisons, qui m’ont obligé de tout remplir d’ames et d’ente- leohies, je crois que la crainte malfondée, qu’on a eue d’admettre l’in- destructibilité des ames non raisonnables, et le peu de connaissance qu’on a eu de l’indeslructibilité entière de l’animal ou de la machine même, ou