Page:Leibniz - Die philosophischen Schriften hg. Gerhardt Band 4.djvu/302

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aux pärties de la mutiere, s’objeute luy inline qui^ celle hypolhese pourroil esire fausse: mnia il repond que cela ne Süauroil nuire, el que nostre monde ne laisseroit d’en suivre à la ßn, par ce que la matiere regoit successivement toutes les formes dont ello est capable. Et il ne s’agit pas icy de la volonte de Dien, mais de la suite naturelle des formes. El de dire que la maliere n’est capable que de lionnes Tormes, cela est inutile, puisque selon M. des Carte» rien est bon ou niauvais quo par la mömii que Dieu l’a fall; ulnsi rien n’empeche que Dieu ne fasse des formes aussi bizarres qu’on voudra feindre. Ce ne sera pas la nature de ces formes, car elies ne sonl pas honnes ou mauvaises que par la volonte de Dieu, et ce ne serü pas la volonte de Dieu, ear pourquoy Dieu ne les voudioit il pas aussi bien que les aulres.

ilambourg ee 3* Mars 1680. H’ Rabel, qui vous liaiae tres-humblement tes mains, croit toujours qu’on peut remarquer faeilement dans les öerits de M’ Descarles qu’il esloit fori respectueux envers Dieu, et que par consequenl il n’ayl Janiais eu l’intenlion de rien avaneer qui püt cliocquer sa gloJre, de sorte qu’il falloil interpreler en bonne pari ce qu’on y pourroil trouver à redire aus consequenees qu’on en voudroil tirer; il croit de plus, que la morulitä ne consiste pas dans la posture ou silualion des atomes ou des particules, et qu’une chose qui en resulte n’est bonne ou niauvaise qu’ä l’egard de quelqu’eslre intelligent. Pour ce qui est de la volonte de Dieu, M’ Rabel croit, qu’il n’en faul poinl parier comme de celle d’un homme, et quand M’ Descartes dit, que les choses sont bonnes parce que Dieu les a voulu uinsy, il avoit entendu en mesnie temps qu’il les a voulu, parce que leurs Idt^es esloient bonnes en effecl. Enlin M’ Rabel s’imagine, que s’il pouvoit un jour avoir le bien de vous voir el de vous parier, il vous rec^noilieroit enlierement avec ce Philosopbe.