Page:Leibniz - Die philosophischen Schriften hg. Gerhardt Band 4.djvu/306

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I’fibnij gcgtii Î)c«catie8 unb but CartcfianiftmuS. -203 Quelques uns onl crû, qu’il n’y avoit poinl d’idée de Dieu, par ce qu’il n’est pas sujet à l’imagination, supposant qu’idée el image est la même chose. Je ne suis pas de leur avis, el je sçay bien qu’il y a une idée de la pensée, el de l’existence, el de choses semblables, dont il n’y a point d’image. Car nous pensons à quelque chose, el quand nous y re¬ marquons ce qui nous la fait reconnoislre, cela autant qu’il est en noslre ame, est l’idée de la chose. C’est pourquoy il y a bien aussi une idée de ce qui n’est pas matériel ny imaginable. Quelques autres demeurent d’accord qu’il y a une idée de Dieu, et que cette idée renferme toutes les perfections, mais ils ne sçauroient comprendre comment l’existence s’en suive : soit par ce qu’ils ne demeu¬ rent pas d’accord que l’existence est du nombre des perfections, ou par ce qu’ils ne voyent pas comment une simple idée ou pensée peut inférer une existence hors de nous. Pour moy je crois tout de bou que celuy qui a reconnu cette idée de Dieu, el qui voit bien que l’existence est une per¬ fection, doit avouer qu’elle luy appartient. En offecl je ne doute poinl de l’idée de Dieu non plus que de son existence, au contraire je pretends en avoir une démonstration ; mais je ne veux pas que nous nous flattions et que nous nous persuadions de pouvoir venir à bout d’une si grande chose a si peu de frais. Les paralogismes sont dangereux en cette maliere, quand ils ne réussissent pas, ils rejallissent sur nous mémés, et ils forti¬ fient le party contraire. Je dis donc qu’il faut prouver avec toute l’exac¬ titude imaginable, qu’il y a une idée d’un eslre tout parfait, c’est à dire île Dieu ; il est vray que les objections de ceux qui croyoienl prouver le contraire, par ce qu’il n’y a poinl d’image de Dieu, ne valent rien, comme je viens de faire voir ; mais il faut avouer aussi que la preuve de Mons. «les Caries qu’il apporte à fin d’establir l’idée de Dieu est imparfaite. Com¬ ment. dira—il, pourroil on parler de Dieu sans y penser, el pourroil on penser a Dieu sans en avoir l’idée. Ouy sans doute on pense quelques fois à des choses impossibles el mémés on en fait des démonstrations. Par exemple Mons. des Cartes tient que la quadrature du cercle est impossible, et on ne laisse pas d’y penser et de tirer des consequences de ce qui arriverait si elle estoit donnée. Le mouvement de la derniere vistesso est impossible dans quelque corps que ce soit, car si on le supposoit dans un cercle par exemple, un autre cercle concentrique et environnant eeluicy, ft attaché fermement au premier, serait mû d’une vistesse encor plus