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306 - Leibniz contre Descartes et le cartésianisme


ments de presque tout ce qui est contenu dans le premier livre de la Géométrie de Descartes. Aussi n’était-ce qu’une ressuscitation de la méthode des anciens. Et le même M. Fermat a montré depuis que M. Descartes s’est fort trompé dans l’assignation des lignes propres à une résolution des problèmes, ayant montré que 30 moyennes proportionnelles se peuvent trouver par une ligne du 6e degré, au lieu que suivant Descartes, il en faudrait une du 15e pour le moins. Et il l’avait prévenu encore dans la Méthode de Maximis et Minimis et des Touchantes ; car celle de Descartes, qui est plus bornée et bien plus embarrassée et éclaire moins l’esprit, est venue après coup, et peut passer pour un déguisement de l’autre, d’autant que lorsqu’une chose est trouvée, il est souvent facile d’y arriver par une autre route ; de sorte qu’on peut dire encore que le deuxième livre de la Géométrie de Descartes n’est pas tout à fait nouveau ; et quant au 3e les Anglais ont découvert que l’ouvrage posthume de Thomas Harriot, imprimé l’an 1631, contient déjà presque tout ce qu’il y a de meilleur, et principalement l’adresse de poser une équation égale à rien æ et de la produire par la multiplication des racines qui est le fondement de tout ce livre 3e. Il a joué aussi d’adresse pour s’approprier la belle invention de la réduction des équations quarré-quarrées aux cubiques. L’auteur en était Ludovicus Ferrarius dont Cardan qui était son maitre et son ami nous a laissé la vie. Bombelli nous en explique l’origine de méthode, et Viete s’en sert ; mais Descartes prit exprès un autre tour moins naturel pour donner la même chose. Mais surtout il devait nommer Viete, quand il serait vrai même qu’il ne l’eût jamais lu auparavant, comme il nous veut persuader dans une de ses lettres avec peu de vraisemblance.

Quant à la dioptrique, il avoue dans ses lettres que Kepler a été son maitre dans cette science et celui de tous les hommes qui en avait su le plus, cependant il n’avait garde de le nommer dans ses ouvrages, et bien moins Snellius dont il paraît avoir appris la véritable règle des réfractions comme M. Isaac Vossius a découvert. Il se donne bien de garde [garde bien] aussi de nommer Maurolycus et de Dominis qui avaient ouvert le chemin à la découverte des raisons de l’arc en ciel. C’est Kepler aussi qui avait trouvé que la ligne dioptrique approchait de l’Hyperbole, et un aussi habile Géomètre que Descartes, après avoir appris la règle de Snellius, pouvait trouver aisément que c’était l’Hyperbole même. Kepler a aussi remarqué