Page:Leibniz - Die philosophischen Schriften hg. Gerhardt Band 4.djvu/482

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ou d’arbitraire dans ses affirmations, il se perdit dans des vétilles, et ne distingua pas le certain de l’incertain, et ainsi fit maladroitement consister la substance corporelle dans l’étendue, et il n’eut pas une bonne compréhension de l’union de l’âme et du corps, erreurs dont la cause fut qu’il ne compris pas la nature de la substance en général. Car il s’était avancé comme d’un seul bond vers les questions les plus difficiles à résoudre, alors qu’il n’avait pas expliqué les notions préliminaires. D’où il n’apparaît jamais plus combien ses Méditations Métaphysiques sont éloignées de la certitude que dans cet écrit où, exhorté par Mersenne et d’autres, il essaya en vain de les revêtir d’une forme mathématique. Je contaste également que d’autres hommes, excellents par leur pénétration, ont abordé la métaphysique, et médité avec profondeur quelques uns de ces aspects, mais ils l’ont à ce point enveloppée de ténèbres, que leurs réflexions semblent plus tenir de la divination que de la démonstration. Mais il me semble que la lumière et la certitude sont plus nécessaires en métaphysique qu’en mathématiques, parce que les objets mathématiques portent avec eux leurs critères de contrôles et leurs confirmations, qui sont la principale cause de leur réussite, mais en métaphysique nous sommes privés de cet avantage. C’est pourquoi une méthode particulière pour élaborer des propositions est nécessaire, et comme un fil dans un labyrinthe, par le moyen duquel les questions seraient pas moins résolues que par la méthode euclidienne de calcul, en préservant néanmoins la clarté qui le ne céderait en rien au langage populaire.

Mais l’importance de ces réflexions apparaîtra surtout en ce qui concerne la notion de substance, comme je la définis et qui est si féconde que l’on en déduit des vérités primordiales même sur Dieu, les esprits et la nature des corps, vérités dont certaines sont connues mais pas assez démontrées, d’autres inconnues jusqu’ici, mais qui seront de la plus grande utilité pour les autres sciences. Pour en donner un avant-goût, je dirai pour le moment que la notion de virtus ou de vis (nommée Krafft en allemand, en français la force), à laquelle j’ai dédié une science particulière, la Dynamique, apporte beaucoup de lumière pour comprendre véritablement la notion de substance.