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I.

Sur l'Essay de l'entendement humain de Monsieur Lock.

Je trouve tant de marques d’une penetration peu ordinaire dans ce que M. Lock nous a donné sur l'entendement de l'homme et sur l'educa- tion, et je juge la matiere si importante, que j'ay crû ne pas mal employer le temps que je donnerois ä une lecture si profitable, d’autant que j^ay fort medite moy m^me sur ce qui regarde les fondemens de nos connois- sanees. C^est ce qui m^a fait mettre sur cette feuille quelques unes des remarques qui me sont venues en lisant son Essay de FEntendement.

De toutes les Recherches il n'y en a point de plus importante, puisque c’est la clef de toutes les autres. Le premier livre regarde principale- ment les principes qu’on dit estre n^s avec nous. M. Lock ne les admet pas, non plus qu’ideas innatas. II a eu sans doute des grandes raisons de s^opposer en cela aux prejugés ordinaires ; car on abuse extremement du nom des idees et des principes. Les Pbilosophes vulgaires se fönt des prineipes a leur phantaisie ; et les Cartesiens, qui fönt profession de plus d’exactitude, ne laissent pas de faire leur retranchement des idees pre- tendues de l'etendue, de la matiere et de Fame, voulant s’eximer par là de la necessité de prouver ce qu’ils avancent sous pr^texte que ceux qui mediteront les idees, y trouveront la m^me chose qu’eux, c’est ä dire que ceux qui s’accoutumeront a leur Jargon et ä leur maniere de penser, auront les m^mes preventions, ce qui est tres veritable.

Mon opinion est donc qu’on ne doit rien prendre pour principe primitif, si non les expériences et l'Axiome de l'identicité ou (qui est la m^me chose) de la contradiction , qui est primitif , puisqu’autrement jl n’y auroit point de difference entre la verité et la fausseté ; et que toutes les recherches