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Page:Leibniz - Die philosophischen Schriften hg. Gerhardt Band 6.djvu/52

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40 Essais de Théodicée.

ce qui pouvoit encor faire de la peine. Je ne pouvois manquer de répondre comme il faut à des expressions aussi obligeantes et à des considérations aussi instructives que les siennes, et pour en profiter davantage, je fis paroitre quelques éclaircissemens dans l’histoire des Ouvrages des Savans, Juillet 1698. Monsieur Bayle y repliqua dans la seconde édition de son Dictionnaire. Je lny envoyay une duplique, qui n’a pas encor vù le jour ; et je ne say s’il a tripliquëæ.

Cependant il arriva que Monsieur le Clerc ayant mis dans sa Biblio-thèque choisie un Extrait du Système intellectuel de feu Monsieur Cudworth, et y ayant expliqué certaines natures plastiques, que cet Excellent Auteur employoit à la formation des animaux ; Monsieur Bayle crut (voyés la Continuation des Pensées Diverses, Chap. 24. Artic. 44) que ces natures manquant de connaissance, on affoiblissoit, en les établissant, l’argument qui prouve par la merveilleuse formation des choses, qu’il faut que l’univers ait une cause intelligente. Monsieur de Clerc repliqua (f. Artic. du 5. Tom. de sa Biblioth. choisie) que ces natures avoient besoin d’être dirigées par la sagesse Divine. Monsieur Bayle insista (7. Article de l’Hist. des Ouvr. des Savans, Aoust 470L) qu’une simple direction ne suffisoit pas à une cause dépourvue de connoissance, à moins qu’on ne la prit pour un pur instrument de Dieu, auquel cas elle scroit inutile. Mon Système y fut touché en passant ; et cela me donna occasion d’envoyer un petit mémoire au Celebre Auteur de l’Histoire des Ouvrages des Savans, qu’il mit dans le mois de May 1705 artic. 9, où je tâchay de faire Voir qu’à la vérité le Mechanisme suffit pour produire les corps organiques des animaux, sans qu’on ait besoin d’autres natures plastiques, pourvcu qu’on y ajoute la préformation déjà toute organique dans les semences des corps qui naissent, contenues dans celles des corps dont ils sont nés, jusqu’aux semences premières ; ce qui ne pouvoit venir que de l’Auteur des choses, infiniment puissant et infiniment sage, lequel faisant tout d’abord avec ordre, y avoit préétabli tout ordre et tout artifice futur. Il n’y a point de chaos dans l’intérieur des choses, et l’organisme est partout dans une matière, dont la disposition vient de Dieu. Il s’y découvriroit même d’autant plus, qu’on iroit plus loin dans l’anatomie des corps ; et. on continueroit de la remarquer, quand même on pourroit aller à l’infini, comme la nature, et continuer la subdivision par nostre connoissance, comme elle l’a continuée en effect.