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X.

Discours touchant la methode de la certitude et l’art d’inventer pour finir les disputes et pour faire en peu de temps des grands progrés.

Ce petit discours traite une des plus grandes matieres, où la felicité des hommes est extremement interessée, car on peut dire hardiment que[1] les connoissances solides et utiles sont le plus grand tresor du genre humain et le veritable heritage que nos ancetres nous ont laissé, que nous devons faire profiter et augmenter, non seulement pour le transmettre à nos successeurs en meilleur estat que nous ne l’avons receu, mais bien plus pour en jouir nous mêmes autant qu’il est possible pour la perfection de l’esprit, pour la santé du corps et pour les commodités de la vie.

Il faut avouer, en reconnoissant la bonté divine à nostre egard, qu’autant que l’on peut juger par l’histoire, jamais siecle a esté plus propre à ce grand ouvrage que le nostre, qui semble faire la recolte pour tous les autres. L’imprimerie nous a donné moyen d’avoir aisement les meditations et les observations les plus choisies des plus grands hommes tant de l’antiquité que de nos temps. La boussole nous a ouvert tous les recoins de la surface de la terre. Les lunettes à longue vue nous apprennent jusqu’aux secrets des cieux et donnent à connoistre le systeme merveilleux de l’univers visible. Les microscopes nous font voir dans le moindre atome un monde nouveau de creatures innumerables, qui servent sur tout à connoistre la structure des corps dont nous avons besoin. La

  1. Leibniz hat die Worte : Ce petit discours… que eingeklammert, vielleicht damit sie in der Abschrift wegbleiben.