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Tentamen Anagogicum

beaucoup à trouver les bonnes voyes. Si la nature estoit brute, pour ainsi dire, c’est à dire purement materielle ou Geometrique, le cas susdit seroit impossible, et à moins que d’avoir quelque chose de plus determinant que la seule peripherie, elle ne produiroit point de triangle ; mais puisqu’elle est gouvernée Architectoniquement, des demi-determinations geometriques luy suffisent pour achever son ouvrage, autrement elle auroit esté arrestée le plus souvent. Et c’est ce qui est veritable particulierement à l’egard des lois de la nature. Quelqu’un niera peut estre ce que j’ay avancé déja cy dessus à l’egard de ces loix qui gouvernent le mouvement, et croira qu’il y en a demonstration tout à fait geométrique, mais je me reserve de faire voir le contraire dans un autre discours, et de monstrer qu’on ne les sçauroit deriver de leur sources qu’en supposant des raisons architectoniques. Une des plus considerables que je crois avoir introduit le premier dans la Physique est la loy de la continuité, dont j’ay parlé il y a plusieurs années dans les Nouvelles de la Rep. des Lettres, où j’ay monstré par des exemples comment elle sert de pierre de touche des dogmes. Cependant elle sert non seulement d’examen, mais encor d’un tres fecond principe d’invention, comme j’ai dessein de monstrer un jour. Mais j’ay trouvé encor d’autres Loix de la nature tres belles et tres etendues, et cependant fort differentes de celles qu’on a coustume d’employer et tousjours dependantes des Principes architectoniques. Et rien ne me paroist plus efficace, pour prouver et admirer la souveraine sagesse de l’auteur des choses dans leur principes mêmes.