Page:Leibniz - Die philosophischen Schriften hg. Gerhardt Band 7.djvu/348

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nable de cctte Divinit quc les ehoses agissent, puisqu’A proprement parier Dieu na ny entendemcnt ny volontö, qui sont des aUributs des hommes. Que toutes les ehoses possibles arriveot Tune apres Tautre suivant loutos les varietös dont la niatiere est capable. Qu’il ne faul pas chercber des causes fmales; qu’on n’est pas seur ny de riinmortalitö de Tarne ny de ki vie future. Qull n’y a poini de justice ä Fegard de Dieu, que cest sa determination qui fait la bontö et la justice et que par consequent U n’auroit point fait eontre la justice en rendant les innocens iousjours uiiserables. G est pourquoy ces Messieurs n’admettent la providence que de nom seulement, et pour ce qui est de Teffect et de la conduite de nostre vie tout revient au sentiment des Epicureens, cest a dire qa*il o\ a point d’autre felicit que la tranquillit d’une vie contente icy bas teile qu’elle se trouve, puisque c’est une folie de s’opposer au torrent des ehoses et de n’estre pas content de ce qui est immuable. S’ils savoient que toutes les ehoses sont ordonnees pour le bien general et pour le bonheur particulier de ceux qui scavent sVn servir, ils ne mettroient pas la felicil dans la simple patienee. Je say que leur phrases sont bien differenies de quelques unes de celles que je viens de representer; mais quaod od aura penetr6 dans le fonds de leur sentimens, on demeurera d’accord de ce que je viens de dire. Ce sont en effect les sentimens de Spinosa, et il y a beaucoup de gens ä qui des Cartes paroist de cette möme opinioiL Certainement il s’est rendu fort suspect en rejettant la recherche des causes finales, en soütenant qu’il n’y a point de justice ny bont, ny mme de verit6 que parce que Dieu Fa determine ainsi d’une maniere absoloe: et en6D en so laissant chapper ’quoyqu en passant) que toutes les variei possibles de la matiere arrivent successivement les unes aprs les autres.

Si ces deux sectes des £picurens et Stoiciens sont dangereuses k la piet, Celle de Socrate et de Platon, qui (h ce que je croy) vienl en partie de Pythagore, luy est dautant plus convenable. Il ne faut que lire l'admirable Dialogue de Platon de l'immortalite de Tarne, pour y remarquer des sentimens qui sont tout opposs a ceux de nos nouveaux Sloicieos. Socrate y parle le tour propre de sa mort, un peu avant que de recevoir la coupe fatale. II bannit la tristesse des esprits de ses amis, en y faisant succeder Tadmiration par des raisonnements merveilleux, et il semble qu*il ne quitte cette vie que pour aller jouir dans une autre du bonheur prepar6 aux belies ames. Je croy, dit il, qu’en m’en allant je Irouveray des