si voulant rcndre raison de ce present discours, il auroit recours ä Fair, aux organes de voix et d’ouie et semblahles choses, oubliant eependant les veritables causes, savoir que les Atheniens ont erü qu’il seroit mieux fait de me condamDer que de m’absoudre, et que jay crü moy mieux faire de demeurer assis icy que de m’enfuir. Gar ma foy, sans cela il y a long temps que ces nerfs et ces os seroient auprs des Boeotiens et Megariens, si je n’avois pas trouvö qu’il est plus juste et plus honneste ä moy de souffrir la peine que la patrie me veut iraposer que de vivre ailleurs vagabond et exil6. C’est pourquoy il est doraisonnable d’ appeller ces os et ces nerfs et leur mouvemens des causes. Il est vray que celuy qui diroit que je ne saurois faire tout cecy sans os et sans nerfs, auroit raison, mais au Ire chose est ce qui est la veritable cause et ce qui n’est qu’une condition sans laquelle la cause ne sauroit estre cause. Ces gens qui disent seulement par exemple que le mouvement des corps ä l'entour soütient la terre \h oü eile est, oublient que la puissance divine dispose tout de la plus belle maniere, et ne comprennent pas que c’est le bien et le beau qui Joint, qui forme et qui mainticnt le monde. Jusqu’icy Socrate, car ce qui s’ensuit chez Platon des idées ou formes, n’est pas moins excellent, mais il est un peu plus difficile.
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