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NOTICE SUR LEIBNIZ


la nature en général le principal objet de ses recherches. À partir de 1699, dans des opuscules variés, il s’intéresse surtout à rame humaine et au problème de la connaissance. En 1703, il compose le plus considérable de ses ouvrages philosophiques : les Nouveaux essais sur l’entendement, où il discute pas à pas les idées développées par Locke. En 1740, à la requête de la reine de Prusse, il publie la Théodicée, pour répondre aux difficultés soulevées par Bayle dans son Dictionnaire, particulièrement au sujet de la liberté humaine et du problème du mal. Les derniers ouvrages de Leibniz sont des résumés et des vues d’ensemble : la Monadologie (1744), rédigée pour le prince Eugène de Savoie qu’il connut pendant son séjour à Vienne, et les Principes de la nature et de la grâce (1714) qui couronnent son œuvre.

Leibniz entretint une nombreuse correspondance, essentielle pour l’intelligence de son système, en particulier avec le grand Arnauld, de 1686 à 1690 ; avec le P. des Brosses, Bourguet et Clarke de 1715 à 1716.

Cet homme, si universellement grand, eut une fin abandonnée et triste. La princesse électrice de Hanovre était morte en juin 1714 ; la même année le prince Georges devenait roi d’Angleterre. Leibniz eût voulu suivre le nouveau roi, mais il se vit refuser ses services. Il mourut le 14 novembre 1716 et fut enterré sans suite, accompagné de son seul fidèle secrétaire, Eckhart.


À part quelques opuscules et divers articles parus dans les Acta eruditorum et le Journal des Savants, en dehors de la Théodicée, Leibniz n’a rien publié de son vivant. Un scrupule très honorable, la mort de Locke, l’empêcha en particulier de faire paraître ies Nouveaux Essais. Ses manuscrits, entassés dans la bibliothèque de Hanovre, furent publiés successivement par Raspe, Guhrauer, Erdmann, Foucher de Careil, Gerhardt. Les publications de Louis Couturat, en 1903, ont montré combien cette dernière édition, que l’on avait espérée définitive, était loin de donner une idée complète ou même juste de la philosophie leibnizienne. D’après L. Couturat et B. Russel, cette philosophie se déduirait des thèses logiques de Leibniz, de son ‘principe de raison qui énonce la possibilité, dans toute proposition vraie, nécessaire ou contingente, universelle ou singulière, de trouver le prédicat dans l’analyse du sujet « prœdicatum inest subjecto ».