Page:Leibniz - Nouveaux Essais sur l’entendement humain, 1921.djvu/76

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principe des principes que les principes ne doivent pas être mis en question.

Théophile. J’ai déjà dit que si c’est là le dessein de vos amis, de conseiller qu’on cherche les preuves des vérités qui en peuvent recevoir, sans distinguer si elles sont innées ou non, nous sommes entièrement d’accord, et l’opinion des vérités innées, de la manière que je les prends, n’en doit détourner personne, car outre qu’on fait bien de chercher la raison des instincts, c’est une de mes grandes maximes qu’il est bon de chercher les démonstrations des axiomes mêmes, et je me souviens qu’à Paris, lorsqu’on se moquait de feu M. Roberval déjà vieux, parce qu’il voulait démontrer ceux d’Euclide, à l’exemple d’Apollonius et de Proclus, je fis voir l’utilité de cette recherche. Pour ce qui est du principe de ceux qui disent qu’il ne faut point disputer contre celui qui nie les principes, il n’a lieu entièrement qu’à l’égard de ces principes qui ne sauraient recevoir ni doute ni preuve. Il est vrai que pour éviter les scandales et les désordres, on peut faire des règlements à l’égard des disputes publiques et de quelques autres conférences, en vertu desquels il soit défendu de mettre en contestation certaines vérités établies : mais c’est plutôt un point de police que de philosophie.



§ 1. Philalèthe. Après avoir examiné si les idées sont innées,