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NOTICE SUR LA VIE ET LES ŒUVRES DE LEIBNIZ

Gottfried-Wilhelm Leibniz naquit le 3 juillet 1646, à Leipzig, d’une famille d’origine slave, depuis longtemps fixée en Allemagne. Il perdit à six ans son père, jurisconsulte et professeur de morale à l’université de cette ville, et commença ses premières études dans la bibliothèque paternelle. Il apprit, dès le plus jeune âge, le latin et le grec et s’assimila, de bonne heure, la philosophie et la théologie scolastiques. Vers quinze ans, à peine entré à l’université, il lut les « novateurs » Bacon, Gassendi, Hobbes, puis Galilée et Descartes, dont la compréhension lui parut ardue, par suite de son insuffisance en mathématiques. Après s’être demandé s’il garderait les formes substantielles des anciens, il commença « à se donner dans le vide et les atomes », pensant que tout se fait dans le monde par la grandeur, la figure et le mouvement.

Il eut comme professeur de philosophie, à l’université de Leipzig, Jacques Thomassius, renommé pour sa connaissance d’Aristote. Dès 1663, il soutint une thèse sur le principe d’individuation, où il prend parti pour le nominalisme. Il suivit, ensuite, à Iéna les cours du mathématicien Weigel, et publia, en 4666, un ouvrage intitulé : De arte combinatoria, où il cherche à fonder une logique de l’invention, en réduisant toutes les notions en leurs éléments premiers caractérisés par des signes, et m combinant ces signes de toutes les façons possibles, suivant sa théorie mathématique des permutations. Ayant résolu de faire son droit, Leibniz prit le grade de docteur à Altdorf, près de Nuremberg, avec une thèse : De casibus perplexis injure, où il cherche dans les principes marnes du droit naturel la solution des cas litigieux. Pendant un séjour qu’il fit à Nuremberg, il s’affilia à la confrérie des Rosenkreuze, dont il fut un temps secrétaire, et s’adonna aux sciences occultes et à la chimie. Dans la même ville, au printemps de 1667, il fit la connaissance du baron de Boinebourg, ancien ministre de l’électeur de Mayence, qui le lança dans la vie publique. De 1669 à 1670, il rédige des mémoires sur