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Page:Leibniz - Réfutation inédite de Spinoza.djvu/114

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hommes reproduisent, comme deux miroirs, l’expression si diverse du Dieu qu’ils enseignent.

Il resterait à poursuivre dans la religion les applications si diverses de leurs doctrines, et à montrer les rapports de leur philosophie avec la théologie. On verrait Spinoza, proclamant le divorce des deux sciences, éconduire l’une avec ces honneurs dérisoires que l’on rend à ceux que l’on enterre[1]. Leibniz, au contraire, relevant avec respect les destinées de la théologie, montrer ses conformités éclatantes avec la philosophie, et conclure sa réfutation en ces termes :

« La philosophie et la théologie sont deux vérités qui s’accordent : le vrai ne peut être ennemi du vrai, et si la théologie contredisait la vraie philosophie, elle serait fausse. On dit que plus grand sera le désaccord de la philosophie et de la théologie, d’autant moindre sera le danger que la théologie soit suspecte. C’est tout le

  1. Entre la Théologie et la Philosophie, il n’y a aucun commerce, aucune affinité. Tract. Theol. Pol. praef., p. 150, Paul. 14, p. 165.