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Page:Leibniz - Réfutation inédite de Spinoza.djvu/124

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Spener) vivait depuis longtemps à Sulzbach auprès de Knorr[1], mais il se dégoûta de son sort, se fit Juif et prit le nom de Moses Germanus[2]. L’auteur, qui avait rencontré notre homme à Amsterdam, écrivit contre lui un livre appelé : le monde déifié : il y attaque Spinosa et ce Mosès, et aussi la Kabbale des Hébreux, parce qu’elle confond Dieu avec le monde. Dans la suite, il se crut mieux renseigné. Maintenant donc il défend la Kabbale des Hébreux et Spinosa, et cherche à prouver que Dieu et le monde ne sont pas confondus par eux : mais en cela, il ne satisfait guère.

Pour eux, en effet, Dieu est comme la substance, et la créature comme l’accident de Dieu. Buddeus (dans l’Observ. spécial de Halle) avait écrit une défense de la Kabbale des Hébreux contre quelques

  1. Christian Knorr, baron de Rosenroth, auteur du livre intitulé : La Kabbale dévoilée, ou la Doctrine transcendentale des Hébreux, etc. ; Sulzb., 1677, in-4o. Leibniz le connaissait, il alla le visiter lors de son passage à Sulzbach, et s’entretint avec lui de divers témoignages des Hébreux et des Kabbalistes en faveur du Christ, et surtout d’un livre inédit qui a pour titre : Le Messie Enfant. (V. Lett. de Leib. à Job Ludolf.)
  2. Jean-Pierre Speeth, membre de la confession d’Augsbourg, embrassa le Judaïsme, prit le surnom de Moses Germanus, et entretint avec Wachter un commerce de lettres qui avaient la religion pour objet.