Page:Leibniz - Réfutation inédite de Spinoza.djvu/130

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
—  11  —

du silence, moins rigoureux. Platon a dit que c’était profaner l’auteur de l’univers que de le prêcher en public. Et dans un autre endroit : qu’il fallait parler de Dieu par énigmes, afin que les caractères qui se pourraient perdre fussent lus par d’autres, mais sans en être compris. (V. Gassendi, contre les aristotéliciens.) Au sujet des Académies, Saint Augustin dit (liv. 3, contre les Académiciens) : qu’ils ne découvraient leurs pensées qu’à ceux de leurs disciples qui étaient restés auprès d’eux jusqu’à la vieillesse. Suivant Clément d’Alex, Stromate, 5, les Épicuriens eux-mêmes disaient qu’il y avait chez eux certaines choses que tous ne pouvaient pas lire. Et Descartes (Lettre 89, à Régis, part. 1) : « Tu fais tort à notre philosophie, si tu la fais connaître à ceux qui ne s’en soucient pas, ou même si tu la communiques à d’autres que ceux qui la demandent avec instance. »

Burnet, dans son Archéologie, au sujet des Kabbalistes, ramène leur philosophie à ceci : que le premier être, ou Ensoph, contient toutes choses en lui-même, qu’il y a toujours dans l’univers la même quantité d’être, que le monde est une émanation de