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prit et le corps sont la même chose, mais seulement exprimée de deux manières, et (Éth., p. 2 schol. 5, prop. 7) que la substance pensante et la substance étendue sont une seule et même substance, que l’on conçoit tantôt sous l’attribut de la pensée, tantôt sous celui de l’étendue. Il ajoute : « C’est ce qui parait avoir été aperçu comme à travers un nuage par quelques Hébreux qui soutiennent que Dieu, l’intelligence de Dieu et les choses qu’elle conçoit ne font qu’un. » Je blâme tout ceci. L’esprit et le corps n’est pas même chose, pas plus que le principe de l’action et celui de la passion. La substance corporelle a une âme et un corps organique, c’est-à-dire une masse composée d’autres substances. Il est vrai que c’est la même substance qui pense et qui a une masse étendue qui lui est jointe, mais point du tout que celle-ci la constitue ; car on peut très bien lui ôter tout cela sans que la substance en soit altérée. Puis, en outre, toute substance perçoit, mais toute substance ne pense pas. La pensée, au contraire, appartient aux monades, et, à plus forte raison, toute perception : mais l’étendue appartient