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volonté appartiennent à la nature de Dieu ; car, disent-ils, nous ne connaissons rien de plus parfait à attribuer à Dieu que cela même qui est en nous la plus haute perfection[1]… et c’est pourquoi ils ont mieux aimé faire Dieu indifférent à toutes choses et ne créant rien d’autre que ce qu’il a résolu de créer par je ne sais quelle volonté absolue. Pour moi, je crois avoir assez clairement montré[2] que de la souveraine puissance de Dieu[3] toutes choses découlent d’une égale nécessité, de la même façon que de la nature du triangle il résulte[4] que ses trois angles égalent deux droits. » — Dès les premiers mots on voit clairement que Spinosa refuse à Dieu l’intelligence et la volonté. Il a raison de ne

  1. « Or, ces mêmes philosophes, quoiqu’ils conçoivent la souveraine intelligence de Dieu comme existant en acte, ne croient pourtant pas que Dieu puisse faire exister tout ce qui est contenu en acte dans son intelligence, autrement ils croiraient avoir détruit la puissance de Dieu. Si Dieu avait créé, disent-ils, tout ce qui est en son intelligence, il ne lui serait plus rien resté à créer, conséquence qui leur paraît contraire à l’omnipotence divine. » Trad. fr. T. ii, p. 22.
  2. Le texte renvoie à la prop. 16.
  3. Ou de sa nature infinie, des infinis de modes infinis, c’est-à-dire toutes choses ont découlé nécessairement ou découlent sans cesse.
  4. De toute l’éternité.