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turque. Pour lui, il a tâché de déraciner des préjugés invétérés dans la race humaine. Il en est deux surtout qu’il a combattus, qu’il combat encore : le préjugé des causes exemplaires et celui des causes finales[1].

« J’avoue, nous dit-il, que l’opinion qui soumet toutes choses à une certaine volonté indifférente, et les fait dépendre du bon plaisir de Dieu, s’éloigne moins du vrai, à mon avis, que celle qui fait agir Dieu en toutes choses par la raison du bien. »

En effet, le principe des causes finales devait être impitoyablement exclu d’une philosophie, qui, en dernière analyse, arrivait à l’identité du bien et du mal, de la beauté et de la laideur, du vice et de la vertu ; et je comprends parfaitement que Spinoza les ait bannies comme des compagnes importunes dont la présence lui déplaît.

Mais ce dédain des causes finales sans lesquelles on prétendait tout expliquer, cachait plus d’ignorance qu’il ne décelait de véritable

  1. Voir Schol. 1 de la Prop XXXIII et l’appendice de la première partie.