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Page:Leibniz - Réfutation inédite de Spinoza.djvu/51

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XLII

Par elle-même l’étendue n’est rien, mais le corps n’est pas davantage. L’existence du monde extérieur, scientifiquement parlant, n’a rien d’effectif et de réel, tant que ne sera pas trouvée la loi qui préside à sa formation.

Considérez une ligne cette ligne peut être regardée comme composée d’une infinité de points. Les points ne sont pas des parties de la ligne ; car la partie doit être homogène au tout, et le point n’est pas homogène à la ligne. De même on peut considérer le corps comme un aggrégé de substances ; mais ces substances ne constituent point les corps comme des parties, car elles ne lui sont pas homogènes.

Ce parallélisme de la ligne et du corps est poussé plus loin. De même qu’il n’y a aucune portion de la ligne dans laquelle il n’y ait des points à l’infini, de même il n’y a aucune portion de matière dans laquelle il n’y ait une infinité de substances.

La matière est donc composée d’une infinité de substances ; mais ces substances ne sont point ses parties, elles sont ses principes constitutifs, ses requisits immédiats.