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thode. Quand Spinoza a dit « Il est dans la nature de la chose d’être ainsi, » il a tout dit. Quand il met l’étendue en Dieu, il se fait à lui-même l’objection qu’elle est imparfaite. Qu’importe, répond-il, puisqu’il est dans sa nature d’être ainsi, et dans celle de Dieu d’être étendu ? Ailleurs, et c’est là l’exemple le plus curieux de l’application de cette méthode, quand il s’agit d’expliquer les passions, les vices et les folies des hommes, il prend son lecteur à partie, il nous le montre étonné, stupéfait, qu’il les veuille déduire à la manière des géomètres, suivant un principe de développement nécessaire qui n’est autre que la nature. « Mais qu’y faire, répond-il, d’un ton voisin de la raillerie, cette méthode est la mienne... Les lois et les règles de la nature suivant lesquelles toutes choses naissent et se transforment sont partout et toujours les mêmes, et en conséquence on doit expliquer toutes choses quelles qu’elles soient, par une seule et même méthode, je veux dire par les règles universelles de la nature.[1] »

  1. Préf. de la 3e partie. Trad. fr.