Page:Lemaître - Chateaubriand, 1912.djvu/101

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Simaghan, lui dit : « Réjouis-toi ; tu seras brûlé au grand village. »

Une nuit que Chactas est assis près du « feu de la guerre » avec le chasseur commis à sa garde, une jeune femme à demi voilée vient s’asseoir à ses côtés. C’est Atala, fille de Simaghan.

La tribu est toujours en marche. Mais, le soir, Atala vient visiter le prisonnier à la dérobée ; elle trouve moyen d’éloigner le guerrier qui le garde ; elle lui détache ses liens, et ils vont ensemble se promener dans la forêt. Et chaque soir Chactas revient s’asseoir auprès de son arbre, parce qu’il ne veut pas fuir sans Atala et qu’elle hésite à le suivre.

Un soir enfin elle se décide. Chactas fuit avec sa libératrice dans le désert. Mais il ne peut rien comprendre aux contradictions d’Atala, qui l’aime et le repousse. Pendant un grand orage, elle soulage son cœur et raconte son histoire à son ami. Atala est chrétienne. Elle n’est pas, comme on le croit, la fille de Simaghan ; elle est la fille de Lopez, de ce vieil Espagnol qui fut le bienfaiteur de Chactas. Ces souvenirs les attendrissent. « Atala n’offre plus qu’une faible résistance. » À ce moment, ils sont rencontrés par le Père Aubry, qui a fondé près de là une colonie d’Indiens convertis au christianisme. Il conduit les deux jeunes gens dans son ermitage.

Mais Atala est mourante. Elle s’est empoisonnée pendant l’orage… « Ma mère, explique-t-elle, m’